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dimanche 23 juin 2013

Le débat sur l’enseignement en Anglais à l’université


Un exemple frappant de comment on peut nuire aux étudiants français pour une soi-disant défense du Français
Geneviève Fioraso porte actuellement un projet de loi permettant une plus grande utilisation de l’Anglais dans l’enseignement supérieur. L’émoi que celui-ci suscite dans les milieux politique et intellectuel est frappant. Il nous révèle deux maux français, qui confirment que nos problèmes ne viennent pas de l’extérieur mais de nous-mêmes. D’une part, la France vit dans une peur du déclin, qui paradoxalement l’y condamne. D’autre part, les « élites dirigeantes » ignorent souvent la difficulté des jeunes à construire leur avenir, au point de sacrifier leur vie à des idées.

Le grand méchant déclin

Quand on a 25 ans, on entend depuis tout petit que la France est un pays moyen, dont la grandeur fait partie de l’histoire ancienne. On constate l’absence de croissance économique, de projet de société à long terme, la nécessité de se battre les uns contre les autres pour avoir une part d’un gâteau devenu trop petit.
L’obsession de la France : conserver coûte que coûte les acquis du passé. Elle se comporte comme un pays du troisième âge, qui a la vie derrière elle. Et pour cela elle se repli, elle refuse le changement, la compétition internationale, la prise de risque. La conséquence de cette attitude, c’est le marasme et bientôt le déclin annoncé. On appelle cela une prophétie auto-réalisatrice.
Pour les JDEM, vouloir une France grande dans une Europe forte, c’est inverser la prophétie. Notre nation devrait s’accrocher à son avenir plutôt qu’à son passé, et choisir de renouer avec la grandeur. Celle-ci n’est pas une question de taille de population, de territoire, ou d’armée. La grandeur de la France est entre autres d’être un pays prospère, où il fait bon vivre, duquel d’autres s’inspirent.
Le déclin de la Francophonie ne viendra pas de l’ouverture des universités aux autres langues internationales. D’ailleurs il a déjà commencé, et la cause est simple à comprendre : pourquoi parler la langue d’un peuple qui ne croit plus en lui-même, qui traite sa grandeur comme un doux souvenir ?

La jeunesse sacrifiée

Ce sont encore une fois les plus jeunes, qui devront payer les dettes, nettoyer la pollution, reconstruire l’unité nationale, qui subissent. Pour notre génération l’enjeu est très clair : avoir un emploi. Nous nous battons depuis la maternelle pour ça, nourris au « chômage » depuis le berceau.
On ne peut pas dissocier l’avenir de la langue Française de l’avenir des Français. Pour redresser la France dans un monde de commerce et d’échanges mondiaux instantanés, nous devons maîtriser le plus possible de langues. Le conservatisme linguistique ne nous aidera pas à innover, exporter, réduire la dette et le chômage.
La langue Française est vivante, ceux qui redoutent son évolution l’oublient. Renforcer les compétences des jeunes actifs sera bénéfique à notre pays, et donc à la Francophonie. Les JDEM veulent que nos dirigeants et nos enseignants donnent aux étudiants toutes les armes qui les aideront à réussir. Permettre l’enseignement en Anglais à l’université est une bonne réforme, nous la soutenons ! Car si la jeunesse est encore sacrifiée, notre nation continuera à mourir de ses propres peurs.