Thomas Delpech est un citoyen engagé dans la démocratie participative de Lyon et la politique française, ancien président des Jeunes Démocrates du Rhône et militant du MODEM et de LREM. L'objet de ce blog est d'exprimer ses idées sur les problématiques du centre, de Lyon et de la France.
samedi 29 juin 2013
La droite essaie de justifier ses thématiques
Cet organisme est dirigé par Christophe Soullez, fondateur d'une association liée à l'UMP. Nous pouvons donc douter de la neutralité de cette étude.
Cette approche est malhonnête...
Les résultats sont clairs, je ne les mets pas en doute. Mais je suis bien placé pour savoir qu'on peut faire dire ce qu'on veut aux chiffres (ma formation de base étant la finance).
D'une part, il existe beaucoup d'autres critères selon lesquels nous pouvons classer les délinquants : niveau de diplômes, de revenus, lieu ou type de résidence, etc. Sans aucun doute les résultats nous montreraient que les personnes impliquées dans les "multimises en cause pour crimes et délits" sont généralement plus pauvres et moins éduqués que le reste de la population. C'est le cas de la majeure partie des immigrés, qui sont stigmatisés par cette étude. Je ne cherche pas ici à trouver des excuses à la délinquance, il n'y en a pas. Cependant il ne faut pas se tromper sur les causes. Faire ressortir un lien de causalité entre l'origine et le respect des lois est donc profondément injuste et néfaste.
D'autre part, la quantification par le nombre de personnes "multimises en cause" est un raccourci intellectuel*. Ce terme me laisse croire que la culpabilité n'est pas nécessairement établie pour les sujets de cette étude. Mais surtout, le nombre masque la gravité des faits reprochés. On reproche en ce moment une escroquerie en bande organisés à des Français qui a coûté plus de 400 millions d'euros aux contribuables. Parlons aussi de l'évasion fiscale qui nous coûte une fortune. La totalité des délits commis par les étrangers peut-elle rivaliser avec des infractions de ce genre ? Je ne le crois pas.
*On nous a fait croire de la même manière que les délinquants sont très souvent mineurs. J'ai creusé la question pour voir ressortir deux biais : ils se font beaucoup plus souvent attraper que les adultes, et la hausse statistique était liée à une approche différente de la police qui se contentait jusque 1995 de les gronder et de les ramener à leurs parents.
... et c'est volontaire
Pourquoi l'observatoire national de la délinquance et des réponses pénales voudrait-il nous induire en erreur ?
Sous la direction de Nicolas Sarkozy puis Jean-François Copé, l'UMP a repris les idées du Front National. Les problèmes des Français seraient dus à l'immigration et au multiculturalisme de notre société. La stratégie est facile à comprendre, il s'agit de dire aux électeurs ce qu'ils ont envie d'entendre. Je peux comprendre que tout le monde à droite n'ait pas la conscience tranquille avec une telle posture. Il faut alors se justifier, se convaincre que c'est vrai.
Voilà la réelle utilité de cette étude, relayée par le Figaro.
Je veux répondre à ce discours que la délinquance a toujours et partout été engendrée par la pauvreté, le manque d'éducation et de perspectives d'avenir.
Je veux aussi faire reculer le Front National, mais pas en lui empruntant son discours. Je préconise une politique qui donne la priorité à l'éducation pour tous, mieux adaptée aux besoins de chacun, qui génère de la croissance et de l'emploi, nous verrions alors l'insécurité diminuer et cela permettrait aux immigrés de trouver leur place dans notre société et de se sentir français.
Aujourd'hui, le centre est bien seul à défendre ces idées, coincé entre une droite aigrie et une gauche qui se réveille difficilement de ses illusions.
Barroso : un coupable idéal
http://jdemrhone.lesdemocrates.fr/2013/06/29/barroso-un-coupable-ideal/
lundi 24 juin 2013
Quelle réforme fiscale ?
http://www.lemonde.fr/tiny/3435012/
Bruno Le Roux veut une grande réforme fiscale. Jusque là on est d'accord, mais laquelle ?
La mesure phare préconisée par le président du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale, c'est la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG avec un prélèvement à la source. La mise en oeuvre sera sans doute compliquée et douloureuse, mais on se demande où est passée la grandeur.
Prenons de la hauteur : la taxation de l'emploi (charges patronales et salariales) correspond à une logique du XIXe siècle. Le travail était considéré comme une mauvaise chose, qui prive de liberté et détruit la santé. Malheureusement faire partie de la population active est devenu un privilège, qui vous amène un logement, du lien social et une certaine liberté liée au pouvoir d'achat (choisir ce qu'on consomme, se déplacer, etc.). Pire, ce qui apporte aujourd'hui des externalités négatives à la France, c'est le chômage. La liste est longue : marasme économique, désespérance des jeunes, délinquance, désocialisation, etc.
Alors disons-le : taxer l'emploi est une pratique archaïque et contre-productive. Le salarié doit recevoir sur son compte en banque le montant exact que son entreprise le paie.
Il nous faudra toujours financer le système social, je ne crois pas que l'argent pousse sur les arbres. Pour la contribution "patronale", prenons une assiette qui ne pénalise pas l'emploi comme l'excédent brut d'exploitation. Ainsi l'entreprise qui crée de la richesse avec peu de salariés contribuera autant à financer le chômage et les retraites que celle qui emploie beaucoup. Bien sûr il faudra des mécanismes pour éviter l'évasion fiscale, c'est un faux problème : quand on veut on peut. Pour la contribution des ménages, l'impôt sur le revenu est une bonne formule. Sa progressivité garantit une certaine justice sociale ; il s'appuie sur le capital comme sur le travail ; le voir disparaître de notre compte en banque a une vertu pédagogique. En effet, qui peut dire combien de charges salariales il a payé l'année dernière ? Le prélèvement à la source nous déresponsabilise, nous fait oublier que l'argent avec lequel l'Etat fonctionne, c'est le nôtre.
Alors je dis oui à une réforme fiscale, mais fixons-lui les bons objectifs : simplifier le système, favoriser l'emploi et responsabiliser le contribuable.
dimanche 23 juin 2013
Le débat sur l’enseignement en Anglais à l’université
Le grand méchant déclin
La jeunesse sacrifiée
Après les délocalisations, la dématérialisation ?
Posture démocrate pour une action chrétienne plus constructive
L'expression légitime de l'opinion chrétienne
La justice sociale, un combat à ne pas négliger
Quand les grands partis choisissent les extrêmes
La législative partielle de Villeneuve-sur-Lot confirme une tendance forte dans les relations entre le PS et l'UMP. Depuis des décennies nous avions l'habitude de voir la gauche s'allier à son extrême contre la droite. L'équivalent à droite devient progressivement une réalité.
Pour les socialistes, la différence entre leur adversaire traditionnel et le Front National ne justifie plus de mobilisation "républicaine". Pour l'UMP, dont le président appelle à voter utile, l'opposition au gouvernement semble réunir plus fortement que l'opposition aux extrêmes. Il y a entre les deux camps une frontière imaginaire, qui les conduit à se déchirer aussi bêtement que les Capulets et les Montaigu.
Ce qu'il y a d'inquiétant dans cette tendance, c'est qu'elle nourrit les électeurs d'une haine croissante. Les grands partis montent les Français les uns contre les autres et cherchent de l'appui auprès de mouvements dont ils connaissent le danger.
Nous ne sommes encore qu'au début de l'ère politique qui s'ouvre. Mon pronostic est que nous verrons bientôt les extrêmes prendre le dessus sur les partis traditionnels, idéologiquement ou électoralement. Chacun devra alors choisir entre deux options : briser le mur du centre pour redresser la France dans un mouvement d'union nationale, ou la laisser s'enliser pour continuer de profiter encore un peu du pouvoir éphémère que détiennent le PS et l'UMP.