Libellés

dimanche 23 juin 2013

Après les délocalisations, la dématérialisation ?


Les fermetures successives de points de vente de produits culturels seraient-elles les prémices d'un séisme de grande ampleur ?

Nous avons déjà vécu un long processus de désertification industrielle, et nous réagissons enfin avec la volonté de produire en France. Nous savons que retrouver les activités et les emplois perdus au cours des dernières décennies sera une tâche de longue haleine. Nous devons pour y parvenir repenser en profondeur le rôle de l'Etat, le fonctionnement de nos administrations et de notre économie, nous devons bâtir une stratégie et une dynamique avec les entrepreneurs, les consommateurs et nos partenaires européens. Le MODEM prône depuis longtemps cette politique d'efforts et de volontarisme, et les années d'inactions nous coûtent très cher en emplois et en dette.

Aujourd'hui un autre danger se profile, il est nécessaire de réagir avant qu'il n'ait privé la France de toute chance de redressement. Les signes avant coureurs sont là : Virgin Megastore dépose le bilan, plusieurs librairies ferment, les autres tirent la sonnette d'alarme. Fidèles à une tradition politique française, certains ministres désignent un coupable à nos malheurs et font de la société Amazon un bouc émissaire.
Le danger auquel nous devons faire face n'est pas un site internet mais un phénomène : la dématérialisation. La production est partie dans d'autres pays, et la vente part dans un monde virtuel. Le drame, c'est que notre économie a tenté de remplir le vide laissé par les délocalisations avec des activités commerciales. La multiplication des centres commerciaux à Lyon en témoigne.  Croire que ce phénomène se limitera aux produits culturels est illusoire. Les vêtements, les chaussures s'achètent couramment sur internet, alors que la nécessité d'essayer avant d'acheter nous paraissait jusqu'ici évidente.

Fidèle à une autre tradition politique française, beaucoup diront que nous ne pouvons rien y faire. Parce que le MODEM croit en la France, nous proposons de faire face au danger et d'en faire une opportunité. Commençons par admettre l'évidence, une transition économique est aussi urgente que la transition énergétique. Celle-ci ne se limitera pas à suivre le mouvement et ouvrir des sites internet pour répondre à ceux qui siphonnent le chiffre d'affaires de nos boutiques. Nous devons faire preuve de créativité et dessiner la relation commerciale de l'avenir. Nous pouvons devenir les précurseurs de l'économie dématérialisée, et en faire une économie ré-humanisée. Les communautés d'utilisateurs, l'aménagement de showrooms, les démarches de co-construction ainsi que toutes les pratiques innovantes de l'économie tertiaire doivent être explorées dans le monde réel.
N'attendons pas que le changement vienne d'une main invisible ou de l'Etat centralisé. Nous proposons de créer à Lyon, dès 2014, un forum pour la transition économique qui réunira commerçants, chercheurs et consultants. Cette structure aura pour mission d'expérimenter de nouvelles formes d'activités commerciales et d'en partager les enseignements sur le territoire de la métropole.