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mardi 3 décembre 2013

La démocratie participative : une utopie, une mode ou une pratique durable ?

Jeudi 21 novembre, j'ai eu l'opportunité de participer à un atelier sur les déchets organisé par l'association Anciela. Les participants étaient soit des personnes impliquées dans la vie associative, soit des citoyens qui voulaient agir à leur niveau. Par petits groupes, nous étions invités à réfléchir au problème et à ses causes. Ensuite chacun devait penser à une idée puis la partager pour la faire avancer collectivement.

Avec les Jeunes Démocrates du Rhône, nous cherchons à lancer une démarche similaire, en élargissant les thématiques à tout ce qui touche les Français. Je reviendrai sur ce sujet dès que nous serons prêts. Lors de cette expérience écologique, j'ai constaté que les idées qui émergent sont parfois innovantes et prometteuses. Le dialogue permet de les enrichir ou de les transformer.
Quand il s'agit de passer à l'action, c'est moins simple. L'assemblée ne donne pas vraiment suite aux idées considérées trop ambitieuses. Pour les autres, des volontaires se regroupent et proposent d'agir ensemble autour de l'idée qui leur a plu.

Une idée citoyenne

Avant de vous livrer mon analyse sur la démocratie participative que représentent de tels ateliers, je vais illustrer la démarche par l'idée qui m'est venue. Evidemment, elle s'est nourrie de pratiques existantes et de tendances de fond.
Je suis parti d'un constat : nous sommes globalement satisfaits de la société de consommation facile et pour la plupart nous ne voulons pas y renoncer (c'est pas très écologiquement correct de dire ça, je sais). Notre société ne peut pas fonctionner avec une production exactement égale à notre consommation, il est donc inévitable que nous produisions des déchets. La nature elle-même produit en abondance, comme l'illustre le fruit qui pourrit sans devenir un nouvel arbre ni être mangé. Chaque "déchet" de la nature est une ressource. Pour vivre dans l'abondance et sans polluer, nous devons réussir le même miracle.
Jusqu'ici rien de neuf, ça s'appelle l'économie circulaire.
Pour les déchets alimentaires, il y a le composte et encore mieux, la méthanisation. J'ai plein de choses à dire là dessus, cela fera l'objet d'un autre article. Je suis resté sur le non-alimentaire.
Comment faire de nos déchets des ressources ? Cet objectif dépasse le recyclage : lorsque vous produisez une trottinette avec 150 canettes en aluminium, vous avez toujours besoin de canettes pour lesquelles vous prélevez encore des ressources naturelles. Le cycle du verre s'approche de notre idéal, mais le processus pollue.
J'ai donc suivi une piste différente : la ré-utilisation. Dans notre tri sélectif, nous pourrions séparer les déchets destinés à la réutilisation. L'exemple type de cette pratique, ce sont les bouteilles consignées qui sont collectées dans d'autres pays Européens. Imiter ce que nos voisins font bien serait déjà une piste de progrès.
En creusant, je me suis dit qu'on pourrait aller plus loin : développer avec les grandes marques des emballages universels re-conditionnables et personnalisables (pour réconcilier le marketing et la planète). Le premier pas peut être fait par les collectivités locales en changeant la manière de collecter le verre pour récupérer les contenants sans les casser. Pour la suite, les associations de consommateurs, les inventeurs de labels, les précurseurs écologistes peuvent être les moteurs du changement. Un ingrédient est indispensable pour que cette idée fasse son chemin : la volonté politique.

L'indispensable pouvoir

Cela nous ramène à mon analyse sur la démocratie participative. Si les actions entreprises se limitent à produire des idées, ce n'est rien de plus qu'un débat. Si elles engendrent des actions individuelles ou collectives locales et limitées, il s'agit du fonctionnement associatif habituel de la société civile ou des entreprises. Ce sont là des composantes essentielles de notre société, qu'on ne me fasse pas dire le contraire. J'aime le débat et je m'implique dans la vie associative.
Toujours est-il que la démocratie participative implique obligatoirement un aspect politique. Dans le cas contraire l'usage d'un mot qui signifie "pouvoir du peuple" n'a aucun sens. Jusqu'ici, je cherche à affirmer que le "peuple" peut "participer" aux choix de société, proposer des idées de qualité, les confronter à la réalité. Je veux maintenant évoquer le pouvoir qui décide et qui met en application.
Je ne crois pas que le citoyen doive décider de tout en permanence. Moi même, je crois avoir une certaine fibre politique, et je sais qu'être consulté toutes les semaines pour voter au sujet de toutes les affaires publiques m'agacerait vite. La république est un bon système, nous donnons mandat à des professionnels (dans le sens qu'ils doivent / devraient s'occuper à plein temps de leur charge) pour prendre les décisions d'intérêt public et les faire appliquer.
Il faut donc concilier la participation citoyenne au pouvoir républicain. En d'autre termes, la démocratie participative ne peut exister qu'à travers des élus qui décident de jouer le jeu. L'envie de faire de la politique autrement ne va jamais loin si elle n'est pas partagée par ceux qui ont déjà le pouvoir.

Bref...

Utopie, mode ou pratique durable ? Toute innovation sociétale commence en étant une utopie. Il est probable que certaines personnalités se soient servies de ce concept et l'ait traité comme une mode pour gagner des voix et obtenir du pouvoir. Ils se sont ensuite vite coupé des citoyens et n'ont rien changé à la démocratie française. Mais je suis convaincu que la démocratie participative deviendra une pratique durable. Elle est même indispensable dans une France qui sent qu'elle ne peut que subir les changements qui lui semblent toujours défavorables.

Il y a aujourd'hui des élus, comme le député Jean Lassalle dont la marche se termine le 14 décembre, qui veulent faire émerger cette utopie. En tant qu'élus locaux, les centristes devront suivre son exemple. Concrètement, il s'agira d'organiser des réunions de réflexion ouvertes à tous selon le modèle que j'ai donné ici en exemple. Au sein du MODEM, je m'engage à travailler pour que la démocratie participative fonde notre action politique et notre légitimité républicaine à long terme.
Et vous, avez-vous décidé de quelle manière vous participerez à la démocratie ?


lundi 11 novembre 2013

Le devoir de mémoire et le devoir de paix


Ce lundi, quelques centaines de Lyonnais sont venus assister à la célébration de l' armistice signé il y a 95 ans. Cette commémoration est présidée par Gérard Colomb et Jean-François Carrenco.
Les officiels

4 ans de guerre, une promesse "plus jamais ça" qui n'a pas été tenue, une grande réconciliation européenne plus tard, cette tragédie semble bien loin de nous.
Pourtant le public est jeune, des enfants accompagnent la cérémonie de leurs chants. Les parents sont venus avec leurs enfants pour que leur génération n'oublie pas. C'est qu'il n'est pas uniquement question de notre passé, de notre histoire.
La chorale d'enfants

L'Europe est à nouveau troublée,  secouée par la crise, fragilisée par la montée des extrémismes. La paix est considérée par les nations européennes comme un acquis. Je voudrais poser une question que beaucoup balaient comme une absurdité : que se passera-t-il si l'extrême droite et l'extrême gauche arrivent au pouvoir dans deux pays voisins ?
Les discours

En France, l'Union Européenne est accusée de tous nos maux, les élections de l'année prochaine risquent de battre un record d'abstention, l'extrême droite risque d'entrer en force au parlement européen. 2014 pourrait être une nouvelle année funeste.
La paix, comme l'amour dans un mariage, doit être entretenue à chaque instant pour durer. Elle est la condition pour un avenir meilleur, elle nous renforce et nous protège.

La remise de médailles

Le chômage, la précarité, la peur de l'avenir, la dette accablante, le système social en déficit, ces problèmes  sont communs à tous les peuples européens. Nous pourrons les résoudre tous si nous restons unis, si le pragmatisme prévaut sur les idéologies.
Nous avons hérité d'une Europe unie, au prix de millions de morts. Quel prix  devons nous payer pour la préserver ? L'espoir et le vote. C'est en mai 2014 que nous devrons honorer notre devoir de mémoire.

Je conclurai ainsi :
Aux urnes citoyens,
Sauvez vos élections.


vendredi 27 septembre 2013

En direct de l'Université de Rentrée du MoDem

Dans cet article, je partage en direct de Guidel le déroulement de l'Université de Rentrée 2013.

Vendredi, 16h

 Après un trajet de 880 km, nous arrivons dans un centre de vacances. Je passe 1h à récupérer un bracelet passe partout et à m'installer. L'endroit est charmant, les militants commencent à arriver en nombre. Un apéritif est disposé à l'accueil, je passe devant et je file vers les salles de réunion.

Vendredi, 17h

Pour commencer, je choisis une initiation à l'urbanisme. Nous sommes une dizaine avec la formatrice, qui nous explique les règles de l'art et partage son expérience du terrain. Chacun évoque ses enjeux locaux et pose des questions précises. Qu'on soit dans une association, l'opposition où une équipe municipale, cette formation nous outille pour  influencer l'aménagement de notre commune. C'est pragmatique et concret, on touche du doigt le sens de notre engagement politique.
A retenir ! Au fil d'exemples, une idée reçue est battue en brèche : détruire les grands ensembles de barres et de tours permet de construire une habitat à la fois plus dense et plus agréable. On retrouve paradoxalement une ambiance village chère aux habitants, en ayant moins d'espace non bâti.

Vendredi 18h30

J'enchaîne avec une formation sur la gestion des services publics. La salle est pleine avec près de 30 auditeurs, de plus en plus nombreux à rester debout au fond.
La majorité des militants est à la plénière pour écouter une conférence sur la situation en Syrie. Les UR nous imposent de choisir ce à quoi on assiste, car il y a 6 réunions en simultané.
L'échange porte sur la délégation de services publics. La relation entre le public et le privé est inégale, la plupart des communes ne peut pas trouver des ressources humaines équivalentes à celles des grandes entreprises. Dans cette situation, protéger les intérêts des administrés est bien compliqué, car il faut contrôler un prestataire dont on ne peut plus se passer.
L'ambiance est plutôt à l'inquiétude, je me rends compte que la gestion publique échappe en partie aux acteurs politiques. 
Après 30 minutes, je découvre que j'assistais à la fin de la formation précédente, sur le financement des communes. Cela souligne à quel point les sujets sont imbriqués.
Après l'inquiétude nous allons donc passer aux solutions, le moral remonte.
Nous explorons les formes de structures publiques locales avec leurs points forts et faibles. Avec plaisir, je vois que l'innovation existe dans ce domaine. Les collectivités locales apprennent à concilier la gestion publique, le jeu de la concurrence et le recours aux délégataires pour optimiser leurs services.
A retenir ! Les élus ont un réel pouvoir pour faciliter la vie des citoyens, mais ils doivent pour cela manipuler des objets juridiques complexes. La clé, c'est leur degré d'implication dans la recherche de solutions.

Vendredi, 20h30

Un bon repas, et l'occasion de discuter avec des responsables de fédération.
On se dépêche de manger pour assister au conseil national du parti. Les jeunes se réunissent à l'entrée de la plénière, c'est une occasion rare dont nous allons profiter !

Vendredi, 22h

Le conseil commence enfin. La salle est pleine, une partie de la salle reste debout. François Bayrou ouvre la réunion, l'échange avec les militants est chaleureux.
D'entrée, le rapprochement des centres est évoqué. Sans renier notre indépendance et le chemin que nous avons parcouru, une relation forte entre le MoDem et l'UDI est pertinente.
Nous ne sommes pas dans un retour en arrière, car la situation que nous vivons est unique. Nous sommes au milieu d'une UMP à l'attitude ambiguë vis-à-vis de l'extrême droite et d'un gouvernement incapable de réformer avec courage, en particulier les retraites et la moralité de la vie publique.
Notre devoir est de rassembler toutes les forces disponibles au service d'une vision d'avenir et de l'intérêt de la France.
Nous devons montrer aux Français que nous ne sommes pas isolés. Il faut faire table rase du passé et regarder l'avenir.
Après 2h30 d'échanges, il est clair que le MoDem veut le rassemblement sans changer son identité. Pas de ralliement systématique à droite ou à gauche, pas de renoncement sur nos idées et nos valeurs. Nous formerons un centre riche de nos différences et de nos convictions, qui existe par sa force plutôt que par le bon vouloir des autres partis.


Samedi, 0h30

Le conseil se termine. La journée a été longue et riche. Celle de demain le sera aussi, je vais me reposer.

Samedi, 9h

Les formations reprennent, pendant que les JDEM tiennent leur conseil national.
Encore une fois il faut choisir, j'assiste à une conférence sur les bonnes pratiques en campagne municipale.
Des élus partagent leur expérience et nous expliquent comment ils mobilisent les habitants de leur commune. La démarche n'est pas politicienne mais citoyenne, l'écoute ressort comme un acte central dans la campagne.
Une question très intéressante reste ouverte : comment intéresser à la politique ceux qui n'écoutent jamais les informations ? Le porte à porte, la relation personnelle sont une piste à expérimenter.
A retenir ! On peut résumer l'idée de fond de cet atelier par cette formule : une campagne doit être une rencontre entre un candidat et une population.

Samedi, 11h30

Je retrouve les JDEM à côté de la salle plénière. Il n'y a plus de place à la conférence sur l'Europe. Nous en profitons pour réunir les responsables de Rhône-Alpes et organiser une convention régionale. En une heure, nous définissons la date, le lieu et le programme.
Chacun s'engage à préparer une partie de la journée, le rythme va rester soutenu. C'est vrai que dans UR il y a rentrée. Le sens de notre rassemblement est bien de préparer une année politique qui sera intense.

Samedi, 12h30

Je trouve une place à la plénière sur l'Europe. La salle écoute l'intervenant en silence, le sujet est important pour tous et ça se sent immédiatement.
Il est question de l'avenir et des racines de notre identité européenne. Nous devons relancer le projet par un nouveau choix de valeurs et une nouvelle définition de l'intérêt général. Sommes nous capables de porter un intérêt général européen ?
Le besoin de réformer l'Union Européenne est une donnée d'entrée, tout le monde en est convaincu dans l'audience. Nous devons être les porteurs de cette réforme, car nous avons une ambition forte pour l'avenir et le réalisme de voir les problèmes en face, de les affronter au lieu de les fuir.
Notre projet pour l'Europe doit être profondément démocratique. Les deux piliers de notre identité sont présents dans cette idée.
Au moment où taper sur l'Europe est à la mode, notre parti est fier de la défendre et convaincu du rôle clé qu'il doit jouer dans le débat.
Francesco Rutelli conclut la séance par des questions ouvertes sur notre relation avec les libéraux Européens et l'engagement de chaque pays à jouer selon des règles communes. Il affirme que nous sommes contre la technocratie et le populisme, et que nous devons porter ce message aux jeunes génération à qui les noms de Delor et Monnet ne parlent plus.

Samedi, 14h 

La conférence se termine. Les journalistes se pressent vers nos têtes d'affiche. Je vois un groupe de JDEM en pleine discussion sur la marche de Jean Lassalle. En montant vers le réfectoire, je trouve François Bayrou face à la caméra du Petit Journal. Quand il s'en va, d'autres journalistes les félicitent : "vous êtes les seuls à avoir obtenu une interview !".

Samedi, 15h15

Après avoir mangé un sandwich sur la plage avec les JDEM, je reviens en plénière pour une conférence sur l'état de l'économie française.
Nous avons pris du retard, il faut attendre un peu. J'entends mes voisins débattre sur la consultation interne et le rapprochement du centre. Chacun s'implique émotionnellement, les échanges sont passionnés. Ici la politique nous occupe à chaque instant.

Samedi 16h

Après quelques minutes sur l'économie de la France, je décide d'aller à l'atelier sur la réforme des rythmes scolaires.
Les points de vue se confrontent entre élus, enseignants et associatifs. La vitesse de la réforme est la principale difficulté, et tous expriment les mêmes souhaits pour le bien-être des enfants.

Samedi 17h

En attendant le prochain atelier, je prends du temps pour discuter avec d'autres militants. Le rythme est soutenu depuis hier et cette pause est bienvenue.

Samedi, 18h20

Le débat avec Jean-François Kahn est annulé. J'en profite pour aller à un atelier sur l'Europe des territoires. J'arrive 20 minutes en retard, nous sommes peu nombreux.
Nous échangeons sur la commission des régions, une structure décentralisée qui semble bien correspondre à notre envie d'une Europe plus proche du terrain. Le fonctionnement n'est pas simple et les élus Français doivent apprendre à y naviguer.
En 1h40 de dialogue, nous comprenons mieux cette structure et son intérêt. Il reste une chose à faire : aller voir. L'ADLE est porteuse d'un projet que nous partageons pour la réussite économique et sociale de l'Europe, mais ce sont les territoires qui doivent le réaliser.

Samedi, 21h30

Après un bon repas et un dialogue passionnant avec l'intervenant du dernier atelier, je vais à la plénière écouter Axel Kahn et Jean Lassalle sur leurs voyages.
Le témoignage de ces hommes d'idéaux nous communique de la bonne humeur. La salle est pleine, les visages sont souriants, nous allons passer une bonne soirée.
Avec bonne humeur, nos marcheurs nous racontent leurs galères. C'est l'histoire d'une rencontre avec le peuple français. Ils ont observé et écouté, ils présentent un constat cru, plein d'affection et d'empathie. Ils nous décrive une France qui souffre.

Dimanche, 1h

Jean Lassalle retrouve une vingtaine de JDEM à l'accueil. Il nous écoute puis nous encourage à poursuivre ce qu'il a commencé avec sa génération. Il nous rappelle que tous les grands partis d'aujourd'hui étaient petits hier ; il nous engage à croire en notre réussite, à rendre l'espoir aux Français.
Pendant 1h30 nous l'écoutons attentivement, puis son équipe lui rappelle qu'il faut dormir pour reprendre un peu de forces avant de repartir.

Dimanche, 10h30

Les journalistes fourmillent autour de la salle plénière. Je reconnais une journaliste d'I-télé qui est en direct. La conférence sur la sécurité a pris du retard, mais le discours de clôture doit impérativement se tenir à 11h30.

Des JDEM sont réunis à côté de l'estrade, nous serons derrière François Bayrou. Antoine Carette est invité à intervenir en premier, les UR arrivent à leur fin.


Dimanche, 13h30

François Bayrou termine un discours d'1h30, dense et impactant. Il a fait des propositions, évalué l'action gouvernementale, lancé un appel aux écologistes déçus l'EELV, expliqué le rassemblement du centre. Nous sommes remontés pour l'année, combatifs, et nous l'exprimons par une Marseillaise chantée avec force.
Il est temps de manger et de prendre la route. Il faudra plus de 8h30 pour revenir à Lyon. 

Lundi, 0h30

Nous arrivons enfin, fatigués mais contents du weekend. Une dernière satisfaction, nous avons fait le chemin du retour en consommant seulement 4,3L / 100 km grâce à l'éco-conduite.

samedi 31 août 2013

Rom bashing : l'overdose

Bonne nouvelle pour les enfants et petits enfants d'immigrés, la droite "décomplexée" a trouvé un nouveau bouc émissaire : les Roms.
Alors que le nombre de chômeurs a atteint la valeur record de 3,28 millions, Valeurs Actuelles nous explique que LE problème du moment pour les Français, ce sont les Roms. Je ne m'exprime pas ici pour défendre cette population, mais pour qu'on arrête de nous raconter n'importe quoi.

Le sens des proportions

On estime à 20 000 le nombre de Roms installés en France. A titre de comparaison, notre pays a accepté en 2012 10 028 demandes d'asile sur 61 468. Ce qui rend les communautés d'Européens sans abris si visibles, c'est qu'elles vivent groupées dans des bidonvilles. C'est indéniablement un problème pour les riverains, je ne prends pas à la légère les nuisances qu'ils subissent. Au fond, peu importe l'origine de ceux qui occupent ces lieux de vie insalubres, l'impact sera le même. 
Faut-il pour autant en faire un débat national ? Je ne crois pas, les équipes municipales que nous allons renouveler en 2014 devront par contre proposer des solutions.

Il n'y a de richesses que d'hommes

Je suis frappé de trouver cette formule de Jean Bodin au dessus du titre violent de Valeurs actuelles. Les journalistes de cette revue auraient dû s'en rappeler, cela les aurait aidés à mieux identifier le problème à traiter. Peut-être auraient-ils écrit "Misère : l'overdose".
Le chômage, la délinquance, les déficits publics et la dette gangrenaient la France bien avant l'arrivée des Roms. Les quatre sont liés, et ils provoquent un lot insupportable de souffrances à notre nation. Nous avons besoin d'un débat national centré sur eux, de réformes audacieuses et ambitieuses plutôt qu'habiles et injustes. J'écrivais dans ce sens le 24 juin au sujet de la réforme fiscale.

Il y a un ennemi commun que le personnel politique, les médias et l'ensemble de nos concitoyens doivent combattre. Ce ne sont pas les pauvres, c'est la pauvreté.

lundi 26 août 2013

Une rentrée pour la démocratie

Le mois d’août touche à sa fin, et la France sort de son repos estival. Comme leurs concitoyens, les militants ont profité de cette pause. Ils vous ont laissé faire votre marché tranquille, oublier les choses sérieuses et savourer le soleil. Certains prétendront qu'ils faisaient pareil, mais il ne faut pas se fier aux apparences : ils prenaient des forces pour ne plus vous lâcher jusqu'au prochain été !
Je suis injuste en parlant à la troisième personne. C'est ma première rentrée en tant que responsable local pour le MODEM, et j'ai hâte de reprendre les tracts, les réunions, l'interpellation de mes concitoyens. L'année qui commence sera particulièrement intéressante pour notre génération, démocrate.

Etre présents et visibles

Dès le début de l'automne, les grands partis renfloués à coups de millions seront partout. Leur message sera simple : nous sommes les plus nombreux et les plus forts, suivez-nous ! Les nuisibles aussi seront là, moins puissants mais plus virulents. Ils appelleront les Français à "prendre" le pouvoir, l'argent, le travail, par la force et chacun pour les siens. 
Et nous modestes centristes, nous devrons proclamer l'ennuyeuse voix de la solidarité, de la persévérance, de l'effort. Cinq devront faire plus de bruit que cinquante, faire preuve dans leur militantisme de solidarité, de persévérance, d'effort. J'aime militer pour notre parti alors qu'il est minoritaire et affaibli car j'y trouve ceux qui me donnent de l'espoir pour la France. Nous ne sommes pas un peuple qui abandonne ses idéaux dans l'adversité. Aussi bas que puisse tomber notre nation elle saura se relever, les centristes en sont l'illustration.

S'ancrer localement

Aux yeux des Français, les simples militants que nous sommes sont presque invisibles. Notre leader est souvent accusé d'être seul, de n'avoir personne sur qui s'appuyer. Nous allons devoir changer ça. 
Trop longtemps nous avons espéré relever le pays depuis le palais de l'Elysée. Après 2007 nous pouvions y croire, mais les résultats de 2012 ont rappelé le MODEM à ses devoirs. J'ai entendu trop de personnes nous reconnaître lorsque je précisais "le parti de François Bayrou". Je le soutiens dans tous ses choix, il m'a donné l'envie de m'impliquer en politique, mais c'est de bâtisseurs qu'il a besoin, pas d'un fan club. 
Nous sommes au pied du mur avec nos briques et nos truelles : il nous faut des projets et des élus locaux pour convaincre les Français. C'est dans chaque quartier que nous devons agir, témoigner par nos résultats qu'il existe encore une alternative crédible au déclin et aux partis nuisibles.

Mettre les ego au placard

L'espoir qu'un "homme providentiel" fera gagner le centre à Lyon est une illusion dont il faut nous détourner. 2012 a marqué notre nouvelle naissance, avec le départ des "notables" du centre. Nous sommes un parti citoyen, qui favorise le meilleur choix pour la communauté et refuse de se plier aux stratégies égoïstes sans doute plus rentables. François Bayrou l'a prouvé au prix de son mandat. 
L'actuel bureau des Jeunes Démocrates du Rhône a défini ses orientations 2013 - 2015 ainsi : impliquer, former, grandir. Nous ne construisons pas des carrières personnelles, mais une force collective. Cette année, les militants ne seront pas les figurants, mais les acteurs principaux. L'étiquette de notre parti, sa philosophie compteront plus que les noms sur nos affiches. Voilà notre identité "démocrate", car la France compte plus que nos ego.

Cette rentrée est exaltante : peu importent les difficultés qui sont devant nous, nous allons faire de la politique avec conviction.

vendredi 23 août 2013

La transformation de Confluence : succès ou échec ?

Depuis l'ouverture du centre commercial de Confluence, de nombreux Lyonnais m'ont interrogé sur ce projet. Avec la faible fréquentation de l'hypermarché, les difficultés ou le départ de certaines enseignes, nous sommes en droit de vouloir un premier bilan assez binaire : succès ou échec ?

Le pôle tertiaire de Confluence : une première étape

Ce qui limite notre compréhension de ce projet, c'est la distance qui nous sépare de son achèvement. Le quartier qui va de la gare de Perrache à la jonction entre la Saone et le Rhône est en cours de réhabilitation. Comme à son habitude, l'équipe municipale commence les transformations urbaines par l'implantation de bureaux et de commerces. Ainsi plusieurs grandes entreprises se sont installées dans cette zone enclavée (par exemple Le Progrès, Euronews, GDF SUEZ). Les restaurants et les bars chics se sont multipliés et un grand complexe commercial a poussé au milieu. 
Toutes ces activités sont en décallage avec la population sur place (30 000 habitants dans le 2e arrondissement). Il est donc plutôt légitime que la fréquentation des commerces soit en dessous de ce que nous appellerions un succès.

La naissance d'un nouveau centre de gravité à Lyon

La suite se joue sur deux plans : les transports en commun et la phase 2 du projet sur la presqu'île. 
Avec le prolongement du tramway T1 jusqu'à Debourg (Gerland) par le pont Raymond Barre et du métro B de Gerland à Oullins, près de 90 000 habitants supplémentaires pourront accéder rapidement à cet espace urbain. La rénovation est aussi en cours dans ces quartiers, avec une forte composante résidentielle. Nous voyons donc ce dessiner une ville dans la ville avec Confluence et Debourg comme centres de gravité.
Plus proche encore des activités déjà installées, il reste de vastes friches qui vont être aménagées. Une part importante de cet espace sera dédié au logement. 
Une logique se dégage donc : la première étape consistait à rendre le quartier attractif, la seconde sera d'accroître la population. Les commerces implantés dans cette zone doivent donc avoir la clientèle nécessaire pour tenir jusqu'aux étapes suivantes du projet. 

Les perspectives qui s'ouvrent au sud-ouest

Dans une agglomération qui semble condamnée à s'étendre à l'est, le projet de Confluence est particulièrement intéressant. Les gares de Perrache et Oullins sont ouvertes sur la Vallée du Gier. Alors que les règles d'urbanisme de notre métropole fixent pour principe le respect de la trame verte (c'est-à-dire ne pas s'étendre sur les surfaces agricoles), les nombreuses friches industrielles qui se trouvent entre Lyon et Saint-Etienne présentent un potentiel intéressant.
Je souhaite, comme les dirigeants de mon parti, que nous développions la production industrielle française. Je reviendrai donc sur les perspectives de la Vallée du Gier. Selon moi, le projet urbain de Confluence ouvre la porte à sa réindustrialisation, il transformera notre métropole d'une manière profonde et positive.

Alors succès ? Il est tôt pour l'affirmer, mais je l'espère !

Pour en savoir plus : http://www.lyon-confluence.fr

dimanche 21 juillet 2013

Une pause musicale

La ville de Lyon et le magasin Bellecour Musique ont eu la bonne idée de placer des pianos en libre-service dans des lieux publics.
Cela permet aux musiciens de régaler les passants par des concerts improvisés. Je trouve que c'est une bonne manière de créer du lien entre les citadins et de partager la culture.
Pour plus de précisions, je vous recommande cet article :
http://lyon.actu.fr/actualite/dix-pianos-libre-service-dans-rues-lyon-72915

Et pour le plaisir, je vous propose d'écouter ce que vous aurez peut-être la chance d'entendre au détour d'une promenade :

samedi 13 juillet 2013

L'Europe et la Nation

Aujourd'hui nous célébrons notre fête nationale. Nous avons choisi pour cela la prise de la Bastille, en 1789. Cette date ne marque pas la naissance de notre nation, qui trouve ses racines dans le peuple gaulois, ni même de la République qui a eu besoin de quelques années de plus pour émerger, et de près d'un siècle pour se stabiliser.
Aujourd'hui nous fêtons un événement représentatif de notre identité nationale. Le 14 juillet 1789, notre peuple a montré que la séparation des pouvoirs, la liberté individuelle, la justice n'étaient pas que des idées utopiques. Une prison, symbole de l'ancien régime, le seul que la France avait connu pendant des siècles, a été démontée pierre après pierre, et nous célébrons ce jour.

Après plus d'un demi-siècle de construction européenne, alors que l'Union est mise en doute par l'opinion publique, l'équilibre est-il possible entre notre identité nationale et nos projets d'avenir ?

Je veux commencer par éclaircir la différence qui existe entre notre appartenance à la France et à l'Europe.
Notre histoire et notre culture sont nationales. Nous avons une lecture commune des événements, que nous regardons tous comme des victoires ou des tragédies. Nous considérons les personnages historiques qui ont servi les puissances étrangères contre la France comme des traîtres, et ceux qui ont servi notre pays contre le leur comme des amis. Les références que nous partageons sont innombrables, la langue est la principale. Que nous le voulions ou non, nous sommes Français.
Notre relations avec l'Europe, bien que d'une autre nature, est très forte. Au fil des siècles, ce qui touchait l'un de nos pays avait des conséquences directes sur les autres. Les mêmes familles nous ont gouvernés, les mêmes réformes nous ont transformés. Riches de nos identités distinctes, nous avons tissé une histoire commune. Cela fait de nous une civilisation, un ensemble indissociable même lorsque ses composantes se font la guerre.

Notre parcours national nous a conduit à l'union de l'Europe.
Ce n'est d'ailleurs pas nouveau, les Romains, Charlemagne, Napoléon ont voulu y parvenir par la force. Nous avons une leçon à tirer du passé : nous sommes faibles lorsque nous luttons les uns contre les autres, et forts lorsque nous travaillons ensemble. Des précurseurs ont imaginé un système dans lequel nos pays mettent en commun leurs moyens de s'affronter : le charbon et l'acier lorsqu'il était question d'armement, la monnaie et le marché lorsqu'il est question de lutte économique. Avoir cette idée et la mettre en pratique, c'était à nouveau démonter pierre après pierre la prison de la Bastille.

C'est donc forts de notre identité nationale que nous pouvons écrire l'histoire européenne. 
Certains affirment que la France n'est qu'un petit pays et que nous ne pouvons pas nous passer de l'Union Européenne. C'est une tendance bien française à l'auto-flagellation. Demandons nous plutôt si nous voulons perdre encore notre énergie, notre richesse et peut-être notre sang à combattre nos voisins. L'unité de notre civilisation n'est ni une évidence, ni un acquis, ni une obligation, c'est un choix. Nous l'avons fait en tant que nation et je souhaite que nous le fassions encore.
Travailler ensemble, prendre nos décisions en commun, harmoniser nos fonctionnements et unir nos gouvernements dans une structure politique commune ne changera pas notre identité. Nous n'y perdrons pas la liberté de choisir le chemin de notre pays. Au contraire, la crise économique, la dette de l'Etat, l'impuissance des pouvoirs publics nous en privent peu à peu.

L'Europe est une chance pour redresser la France, et si ses institutions ne répondent plus à nos besoins, il faut les changer. En 2014, les élections européennes nous présenterons trois choix que je classe des extrêmes au centre :

  • faire un bond de 60 ans en arrière et détruire l'UE 
  • ne rien faire et attendre que le ras-le-bol des peuples les conduise au choix ci-dessus
  • réformer l'UE pour que son fonctionnement corresponde au projet des précurseurs qui l'ont imaginée


Je crois qu'il est temps de démonter une prison pierre après pierre, c'est celle de notre repli.

lundi 8 juillet 2013

Mon coup de coeur pour le Pape

Il y a quelques jours, j'écrivais pour partager un coup de gueule.
Ce soir le Pape François m'a réchauffé le cœur. A Lampedusa, il nous a appelés à ne pas fermer les yeux sur la souffrance des plus fragiles, qui viennent mourir aux portes de l'Europe.
Ce discours me touche au moment même où beaucoup affirment que nous n'avons pas les moyens d'être généreux, que les pauvres devraient rester loin de nous. Comment l'Europe sortira-t-elle de son marasme avec un comportement mesquin ? La petitesse et le repli peuvent-ils nous ramener la grandeur ?
J'entends bien que charité bien ordonnée commence par soi-même. Mais je ne peux pas accepter cette logique, j'y réponds que prospérité bien ordonnée commence par les pauvres.
J'ai entendu ce matin que la Chine achète une large part de son lait pour enfants en France. Nos exigences de qualité, de protection des plus fragiles l'ont convaincue que nous sommes dignes de confiance. Il faut beaucoup d'audace pour être juste dans des circonstances difficiles, risquer ce qu'on a pour aider celui qui n'a pas. Le mirage des profits, de la compétition sans règles, de la victoire acquise en écrasant les autres est partout. On nous a éduqués comme ça : "soit meilleur que les autres ou tu seras chômeur, pauvre et inutile". Mais regardons où cela nous a mené. Dans quelle société nos parents vit-on maintenant ? Je ne doute pas que nos dirigeants aient fait de leur mieux, mais je constate leur échec.
Il est temps de faire autre chose, ne plus protéger le travailleur contre le chômeur, le citoyen contre l'immigré, la personne âgée contre le jeune. Cela suppose que nous prenions tous des risques : flexibiliser le marché du travail, taxer l'enrichissement plutôt que l'emploi, accueillir les immigrés, éduquer correctement les défavorisés, inventer un modèle social meilleur, protecteur de tous et créateur de prospérité. Le seul moyen de changer le cours de notre histoire, c'est de le faire ensemble plutôt que les uns contre les autres.
Aujourd'hui le Pape nous a montré une direction, le difficile chemin de la justice. Dans les choix de société qui se présenterons à nous dans les années à venir, saurons-nous lui montrer que nous l'avons entendu ?

dimanche 7 juillet 2013

L'urbanisme du bien-être

J'ai visité aujourd'hui cette étrange construction, sur le pont Alphonse Juin.

A l'intérieur, une exposition que je vous recommande sur l'aménagement des rives de Saône. Vous pourrez y découvrir les projets et même faire une promenade virtuelle sur les prochains tronçons des quais à être aménagés.
Ceux-ci auront vu le jour d'ici aux municipales (heureuse coïncidence, non ?).
Au-delà de l'aspect ludique, cette visite est un bel exemple de ce que j'appelle ici "l'urbanisme du bien-être". Lyon est une ville où il fait bon vivre. Cette qualité est le fruit d'un certain travail et il faut l'entretenir. Dans tous nos projets nous devons garder cette idée présente, car le bonheur tient à de petites choses, et celui des citoyens doit être la priorité du personnel politique.

samedi 29 juin 2013

La droite essaie de justifier ses thématiques

L'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) a publié une étude sur la part des étrangers dans les «multimises en cause pour crimes et délits».
Cet organisme est dirigé par Christophe Soullez, fondateur d'une association liée à l'UMP. Nous pouvons donc douter de la neutralité de cette étude.


Cette approche est malhonnête...
Les résultats sont clairs, je ne les mets pas en doute. Mais je suis bien placé pour savoir qu'on peut faire dire ce qu'on veut aux chiffres (ma formation de base étant la finance).

D'une part, il existe beaucoup d'autres critères selon lesquels nous pouvons classer les délinquants : niveau de diplômes, de revenus, lieu ou type de résidence, etc. Sans aucun doute les résultats nous montreraient que les personnes impliquées dans les "multimises en cause pour crimes et délits" sont généralement plus pauvres et moins éduqués que le reste de la population. C'est le cas de la majeure partie des immigrés, qui sont stigmatisés par cette étude. Je ne cherche pas ici à trouver des excuses à la délinquance, il n'y en a pas. Cependant il ne faut pas se tromper sur les causes. Faire ressortir un lien de causalité entre l'origine et le respect des lois est donc profondément injuste et néfaste.

D'autre part, la quantification par le nombre de personnes "multimises en cause" est un raccourci intellectuel*. Ce terme me laisse croire que la culpabilité n'est pas nécessairement établie pour les sujets de cette étude. Mais surtout, le nombre masque la gravité des faits reprochés. On reproche en ce moment une escroquerie en bande organisés à des Français qui a coûté plus de 400 millions d'euros aux contribuables. Parlons aussi de l'évasion fiscale qui nous coûte une fortune. La totalité des délits commis par les étrangers peut-elle rivaliser avec des infractions de ce genre ? Je ne le crois pas.

*On nous a fait croire de la même manière que les délinquants sont très souvent mineurs. J'ai creusé la question pour voir ressortir deux biais : ils se font beaucoup plus souvent attraper que les adultes, et la hausse statistique était liée à une approche différente de la police qui se contentait jusque 1995 de les gronder et de les ramener à leurs parents.


... et c'est volontaire
Pourquoi l'observatoire national de la délinquance et des réponses pénales voudrait-il nous induire en erreur ?
Sous la direction de Nicolas Sarkozy puis Jean-François Copé, l'UMP a repris les idées du Front National. Les problèmes des Français seraient dus à l'immigration et au multiculturalisme de notre société. La stratégie est facile à comprendre, il s'agit de dire aux électeurs ce qu'ils ont envie d'entendre. Je peux comprendre que tout le monde à droite n'ait pas la conscience tranquille avec une telle posture. Il faut alors se justifier, se convaincre que c'est vrai.
Voilà la réelle utilité de cette étude, relayée par le Figaro.
Je veux répondre à ce discours que la délinquance a toujours et partout été engendrée par la pauvreté, le manque d'éducation et de perspectives d'avenir.

Je veux aussi faire reculer le Front National, mais pas en lui empruntant son discours. Je préconise une politique qui donne la priorité à l'éducation pour tous, mieux adaptée aux besoins de chacun, qui génère de la croissance et de l'emploi, nous verrions alors l'insécurité diminuer et cela permettrait aux immigrés de trouver leur place dans notre société et de se sentir français.

Aujourd'hui, le centre est bien seul à défendre ces idées, coincé entre une droite aigrie et une gauche qui se réveille difficilement de ses illusions.

Barroso : un coupable idéal

Voici un très bon article de mon ami Frédéric Triviaux, dont je vous recommande la lecture :
http://jdemrhone.lesdemocrates.fr/2013/06/29/barroso-un-coupable-ideal/

lundi 24 juin 2013

Quelle réforme fiscale ?

http://www.lemonde.fr/tiny/3435012/

Bruno Le Roux veut une grande réforme fiscale. Jusque là on est d'accord, mais laquelle ?

La mesure phare préconisée par le président du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale, c'est la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG avec un prélèvement à la source. La mise en oeuvre sera sans doute compliquée et douloureuse, mais on se demande où est passée la grandeur.
Prenons de la hauteur : la taxation de l'emploi (charges patronales et salariales) correspond à une logique du XIXe siècle. Le travail était considéré comme une mauvaise chose, qui prive de liberté et détruit la santé. Malheureusement faire partie de la population active est devenu un privilège, qui vous amène un logement, du lien social et une certaine liberté liée au pouvoir d'achat (choisir ce qu'on consomme, se déplacer, etc.). Pire, ce qui apporte aujourd'hui des externalités négatives à la France, c'est le chômage. La liste est longue : marasme économique, désespérance des jeunes, délinquance, désocialisation, etc.
Alors disons-le : taxer l'emploi est une pratique archaïque et contre-productive. Le salarié doit recevoir sur son compte en banque le montant exact que son entreprise le paie.
Il nous faudra toujours financer le système social, je ne crois pas que l'argent pousse sur les arbres. Pour la contribution "patronale", prenons une assiette qui ne pénalise pas l'emploi comme l'excédent brut d'exploitation. Ainsi l'entreprise qui crée de la richesse avec peu de salariés contribuera autant à financer le chômage et les retraites que celle qui emploie beaucoup. Bien sûr il faudra des mécanismes pour éviter l'évasion fiscale, c'est un faux problème : quand on veut on peut. Pour la contribution des ménages, l'impôt sur le revenu est une bonne formule. Sa progressivité garantit une certaine justice sociale ; il s'appuie sur le capital comme sur le travail ; le voir disparaître de notre compte en banque a une vertu pédagogique. En effet, qui peut dire combien de charges salariales il a payé l'année dernière ? Le prélèvement à la source nous déresponsabilise, nous fait oublier que l'argent avec lequel l'Etat fonctionne, c'est le nôtre.
Alors je dis oui à une réforme fiscale, mais fixons-lui les bons objectifs : simplifier le système, favoriser l'emploi et responsabiliser le contribuable.

dimanche 23 juin 2013

Le débat sur l’enseignement en Anglais à l’université


Un exemple frappant de comment on peut nuire aux étudiants français pour une soi-disant défense du Français
Geneviève Fioraso porte actuellement un projet de loi permettant une plus grande utilisation de l’Anglais dans l’enseignement supérieur. L’émoi que celui-ci suscite dans les milieux politique et intellectuel est frappant. Il nous révèle deux maux français, qui confirment que nos problèmes ne viennent pas de l’extérieur mais de nous-mêmes. D’une part, la France vit dans une peur du déclin, qui paradoxalement l’y condamne. D’autre part, les « élites dirigeantes » ignorent souvent la difficulté des jeunes à construire leur avenir, au point de sacrifier leur vie à des idées.

Le grand méchant déclin

Quand on a 25 ans, on entend depuis tout petit que la France est un pays moyen, dont la grandeur fait partie de l’histoire ancienne. On constate l’absence de croissance économique, de projet de société à long terme, la nécessité de se battre les uns contre les autres pour avoir une part d’un gâteau devenu trop petit.
L’obsession de la France : conserver coûte que coûte les acquis du passé. Elle se comporte comme un pays du troisième âge, qui a la vie derrière elle. Et pour cela elle se repli, elle refuse le changement, la compétition internationale, la prise de risque. La conséquence de cette attitude, c’est le marasme et bientôt le déclin annoncé. On appelle cela une prophétie auto-réalisatrice.
Pour les JDEM, vouloir une France grande dans une Europe forte, c’est inverser la prophétie. Notre nation devrait s’accrocher à son avenir plutôt qu’à son passé, et choisir de renouer avec la grandeur. Celle-ci n’est pas une question de taille de population, de territoire, ou d’armée. La grandeur de la France est entre autres d’être un pays prospère, où il fait bon vivre, duquel d’autres s’inspirent.
Le déclin de la Francophonie ne viendra pas de l’ouverture des universités aux autres langues internationales. D’ailleurs il a déjà commencé, et la cause est simple à comprendre : pourquoi parler la langue d’un peuple qui ne croit plus en lui-même, qui traite sa grandeur comme un doux souvenir ?

La jeunesse sacrifiée

Ce sont encore une fois les plus jeunes, qui devront payer les dettes, nettoyer la pollution, reconstruire l’unité nationale, qui subissent. Pour notre génération l’enjeu est très clair : avoir un emploi. Nous nous battons depuis la maternelle pour ça, nourris au « chômage » depuis le berceau.
On ne peut pas dissocier l’avenir de la langue Française de l’avenir des Français. Pour redresser la France dans un monde de commerce et d’échanges mondiaux instantanés, nous devons maîtriser le plus possible de langues. Le conservatisme linguistique ne nous aidera pas à innover, exporter, réduire la dette et le chômage.
La langue Française est vivante, ceux qui redoutent son évolution l’oublient. Renforcer les compétences des jeunes actifs sera bénéfique à notre pays, et donc à la Francophonie. Les JDEM veulent que nos dirigeants et nos enseignants donnent aux étudiants toutes les armes qui les aideront à réussir. Permettre l’enseignement en Anglais à l’université est une bonne réforme, nous la soutenons ! Car si la jeunesse est encore sacrifiée, notre nation continuera à mourir de ses propres peurs.

Après les délocalisations, la dématérialisation ?


Les fermetures successives de points de vente de produits culturels seraient-elles les prémices d'un séisme de grande ampleur ?

Nous avons déjà vécu un long processus de désertification industrielle, et nous réagissons enfin avec la volonté de produire en France. Nous savons que retrouver les activités et les emplois perdus au cours des dernières décennies sera une tâche de longue haleine. Nous devons pour y parvenir repenser en profondeur le rôle de l'Etat, le fonctionnement de nos administrations et de notre économie, nous devons bâtir une stratégie et une dynamique avec les entrepreneurs, les consommateurs et nos partenaires européens. Le MODEM prône depuis longtemps cette politique d'efforts et de volontarisme, et les années d'inactions nous coûtent très cher en emplois et en dette.

Aujourd'hui un autre danger se profile, il est nécessaire de réagir avant qu'il n'ait privé la France de toute chance de redressement. Les signes avant coureurs sont là : Virgin Megastore dépose le bilan, plusieurs librairies ferment, les autres tirent la sonnette d'alarme. Fidèles à une tradition politique française, certains ministres désignent un coupable à nos malheurs et font de la société Amazon un bouc émissaire.
Le danger auquel nous devons faire face n'est pas un site internet mais un phénomène : la dématérialisation. La production est partie dans d'autres pays, et la vente part dans un monde virtuel. Le drame, c'est que notre économie a tenté de remplir le vide laissé par les délocalisations avec des activités commerciales. La multiplication des centres commerciaux à Lyon en témoigne.  Croire que ce phénomène se limitera aux produits culturels est illusoire. Les vêtements, les chaussures s'achètent couramment sur internet, alors que la nécessité d'essayer avant d'acheter nous paraissait jusqu'ici évidente.

Fidèle à une autre tradition politique française, beaucoup diront que nous ne pouvons rien y faire. Parce que le MODEM croit en la France, nous proposons de faire face au danger et d'en faire une opportunité. Commençons par admettre l'évidence, une transition économique est aussi urgente que la transition énergétique. Celle-ci ne se limitera pas à suivre le mouvement et ouvrir des sites internet pour répondre à ceux qui siphonnent le chiffre d'affaires de nos boutiques. Nous devons faire preuve de créativité et dessiner la relation commerciale de l'avenir. Nous pouvons devenir les précurseurs de l'économie dématérialisée, et en faire une économie ré-humanisée. Les communautés d'utilisateurs, l'aménagement de showrooms, les démarches de co-construction ainsi que toutes les pratiques innovantes de l'économie tertiaire doivent être explorées dans le monde réel.
N'attendons pas que le changement vienne d'une main invisible ou de l'Etat centralisé. Nous proposons de créer à Lyon, dès 2014, un forum pour la transition économique qui réunira commerçants, chercheurs et consultants. Cette structure aura pour mission d'expérimenter de nouvelles formes d'activités commerciales et d'en partager les enseignements sur le territoire de la métropole.

Posture démocrate pour une action chrétienne plus constructive


L'expression légitime de l'opinion chrétienne

Nous avons pu entendre de nombreuses voix se révolter contre l'expression d'une posture chrétienne, tant dans les médias que dans la rue, au sujet d'une réforme de société. L'Eglise doit-elle se limiter aux affaires spirituelles sans se mêler des affaires du monde ? Notre réponse est non, sans équivoque. Le Christianisme est une religion sociale, la lecture des évangiles suffit à nous en convaincre.
L’éthique enseignée par la Bible invite le croyant à prendre ses décisions selon sa raison et ses aspirations spirituelles, sans laisser ses désirs physiques le diriger. La manière dont notre société prépare, construit et vit ses unions dévie progressivement de la vision judéo-chrétienne, pour une approche consumériste. Le mariage devient un contrat temporaire qui valide la légitimité du couple et lui donne des droits et des devoirs civils, parfois il est simplement vécu comme une grande fête. Lorsque la culture d’une société laïque évolue, la mobilisation contre une loi comme le Mariage pour Tous conduit au plus à un délai, mais pas à une inversion de tendance. Rappelons que cette loi comporte des aspects positifs pour ceux qui en bénéficieront, en rendant des situations qui existent déjà moins difficiles. Les Chrétiens aiment les homosexuels comme leurs prochains, ils respectent leur liberté et ne leur souhaitent pas de malheur. Ils refuseront naturellement la radicalisation, la violence, la récupération par les partis du rejet et de la haine.
Une mobilisation chrétienne plus profonde est nécessaire pour que notre société place l'intérêt de la famille, des couples et des enfants au-dessus des pratiques consumériste. Le règne du profit a déjà conduit à la libéralisation des jeux d’argent, à l’apparition de sites internet dédiés aux rencontres extraconjugales. Les addictions, l’adultère se normalisent peu à peu.
L'Eglise ne peut pas interdire dans la société les choix qu'elle désapprouve, mais elle doit encourager ceux que la Bible recommande.

La justice sociale, un combat à ne pas négliger

Nous avons évoqué largement les questions d'éthique car il s'agit d'un champ d'intervention légitime de l'Eglise. Pourtant ces questions ne doivent pas occulter la responsabilité des Chrétiens pour la justice sociale.
Le commandement de Dieu « Aime ton prochain comme toi-même » est illustré par Jésus dans la parabole du bon Samaritain. Il est question d'agir concrètement et matériellement pour celui qui est en détresse à côté de nous. Le Chrétien ne doit-il pas réagir lorsque des millions de chômeurs semblent abandonnés ? Nous croyons qu'avant tout, il est urgent d'agir pour l'apaisement et l'unité de notre nation au service des plus démunis. Nous refusons d'être mis dans un camp et de nous fermer à ceux qui ne partagent pas notre opinion personnelle sur le « mariage pour tous ». Les points de clivages comme celui-ci n'ont qu'une utilité pour ceux qui les créent : interdire l’union des Français qui exigeraient alors qu’ils tiennent leurs promesses.
Nous demandons aux Chrétiens de France de prendre leurs distances avec les mouvances d’extrême droite qui utilisent la défense de la famille comme un cheval de Troie pour déstabiliser le pays. Nous les encourageons au contraire à s’engager toujours, dans les actions, les associations ou les partis de leur choix pour que la justice sociale et la dignité humaine redeviennent la priorité de nos élus et de notre nation. Nous croyons que c’est dans la construction plus que dans la contestation que l’Eglise peut rendre le monde meilleur.

Quand les grands partis choisissent les extrêmes

http://www.lemonde.fr/tiny/3434871/

La législative partielle de Villeneuve-sur-Lot confirme une tendance forte dans les relations entre le PS et l'UMP. Depuis des décennies nous avions l'habitude de voir la gauche s'allier à son extrême contre la droite. L'équivalent à droite devient progressivement une réalité.
Pour les socialistes, la différence entre leur adversaire traditionnel et le Front National ne justifie plus de mobilisation "républicaine". Pour l'UMP, dont le président appelle à voter utile, l'opposition au gouvernement semble réunir plus fortement que l'opposition aux extrêmes. Il y a entre les deux camps une frontière imaginaire, qui les conduit à se déchirer aussi bêtement que les Capulets et les Montaigu.
Ce qu'il y a d'inquiétant dans cette tendance, c'est qu'elle nourrit les électeurs d'une haine croissante. Les grands partis montent les Français les uns contre les autres et cherchent de l'appui auprès de mouvements dont ils connaissent le danger.
Nous ne sommes encore qu'au début de l'ère politique qui s'ouvre. Mon pronostic est que nous verrons bientôt les extrêmes prendre le dessus sur les partis traditionnels, idéologiquement ou électoralement. Chacun devra alors choisir entre deux options : briser le mur du centre pour redresser la France dans un mouvement d'union nationale, ou la laisser s'enliser pour continuer de profiter encore un peu du pouvoir éphémère que détiennent le PS et l'UMP.