Le
ralliement de quelques centristes à Laurent Wauquiez ne représente pas le Modem
Depuis le 11
juillet, Patrick Mignola et un groupe de responsables locaux du Modem ont
imposé aux militants un accord qu'ils désapprouvent. Le seul conseil
départemental qui a pu s'exprimer avant que l'accord passé avec Laurent
Wauquiez soit confirmé dans la presse est celui du Rhône et de la métropole de
Lyon. Le 21 juillet, il a réaffirmé à l'unanimité sa volonté de présenter une
liste indépendante au premier tour des élections régionales.
Mis devant le fait
accompli, les autres conseils départementaux ont été consultés un mois et demi
plus tard sans débat contradictoire, pour
entériner une union déjà consommée au Mont Mezenc lors du lancement de campagne
de Laurent Wauquiez. Nos instances nationales, dans la même posture,
n'ont pu que constater un accord local déjà effectif.
Les responsables
départementaux concernés ont abusé des mandats qui leur ont été confiés et
confisqué la démocratie interne du Modem. Les médias présentent souvent la
liste de Laurent Wauquiez comme LR / UDI / MODEM, mais une grande partie des
militants du centre ne le reconnaissent pas comme leur candidat.
Le
centre, absent de ces élections, doit se relever
J'ai espéré qu'une
liste centriste porte une voix alternative, j'ai même travaillé dans
ce sens avec plus d'une centaine de militants du Modem. A la veille du dépôt de
liste, nous avons choisi de poursuivre notre chemin sans nous présenter à ces
élections. En effet, la présence de membres de notre parti sur les listes de
Laurent Wauquiez et Jean-Jacques Queyranne crée trop de confusion pour que nous
soyons audibles.
Nous sommes, dans notre parti, collectivement responsables de l'absence d'une liste qui représente nos idées
pro-européennes, libérales et humanistes. Le Modem s'affaiblit continuellement
depuis sa création. Seule une réforme profonde de nos instances locales
permettra d'inverser cette tendance, en remettant notre fonctionnement en phase
avec celui de la société civile. Dans l'immédiat c'est en tant qu'observateurs
avertis que nous participons aux élections régionales.
Je
souhaite la défaite de Laurent Wauquiez
Depuis plusieurs
années, ce député-maire s'illustre par des postures extrêmes sur divers sujets.
Avec la Droite Sociale, il a fait des bénéficiaires d'aides de l'Etat sa cible
prioritaire. Il qualifie l'assistanat de "cancer de la société", suggérant
que les chômeurs sont responsables du chômage par un refus de travailler,
provoqué par des aides trop élevées. Sa solution pour soutenir le dynamisme
économique de la France est donc de plonger les plus fragiles dans la misère.
En ce qui concerne
l'Europe, c'est un fédéraliste bien particulier. Il prône en effet le retour à
une union limitée à 6 pays et la fin de la libre circulation (espace Schengen).
Comment notre région peut-elle espérer rayonner avec un président qui rêve de
repli sur soi ?
Pendant sa campagne,
il s'est démarqué avec des propositions fortes sur deux thèmes qui n'ont rien à
avoir avec les compétences régionales. Pour commencer, il s'est exprimé devant
les militants de Sens Commun (organisation issue de La Manif pour tous) pour
faire de ses convictions religieuses un argument de campagne. Dans notre
démocratie, tout responsable devrait s'engager à défendre tous les citoyens,
pas uniquement ceux qui partagent ses croyances. Aucun politicien ne devrait se
présenter comme le champion d'une religion, la foi n'est pas une opinion
politique.
Ensuite, il s'est
jeté sur les journaux nationaux au lendemain des attentats de
Paris pour faire valoir ses idées. Il est déjà indécent d'adopter un
comportement aussi opportuniste face à un drame national, mais en plus les idées en
question sont nauséabondes : enfermer sans jugements ni même délit commis 4000
personnes dans des "centres d'internement". Une décision aussi lourde
ouvrirait la voie à un recul progressif de nos libertés fondamentales. Elle
s'accompagnerait d'arrestations arbitraires, l'apparition d'un délit d'opinion
et la persécution "préventive" d'innocents, qui alimenteraient
finalement les tensions et l'insécurité dans notre pays. Accusé dans son
propre parti de vouloir créer des "Guantanamo" en France, sa seule défense est
que "il n'y aurait pas de torture". (voir la pétition à ce sujet en cliquant ici)
En cas de victoire,
il fera de notre région le laboratoire et la tribune de ses idées extrêmes,
avec des vice-présidents comme Philippe Meunier et Brice Hortefeux. Je souhaite donc que
de nombreux électeurs se mobilisent les 6 et 13 décembre pour obtenir la
défaite de Laurent Wauquiez.
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