Libellés

lundi 17 avril 2017

3 raisons de soutenir Macron

Plusieurs personnes de mon entourage m'ont demandé un moment pour expliquer mon soutien à Emmanuel Macron. Je n'ai pas toujours eu le temps de le faire. J'écris donc cet article pour présenter mon analyse de sa candidature. 
Je veux commencer par préciser qu'il n'y a pas en politique d'homme, de femme ou de parti providentiel qui va tout changer d'un claquement de doigts. Ceux qui affirment le contraire sont des charlatans. Nous traversons une période particulièrement difficile et compliquée entre les menaces terroristes, écologiques et économiques. Plusieurs proposent d'y répondre par le repli ou la violence (sociale, économique, militaire). Je crois que la seule bonne réponse est de mobiliser notre pays dans un projet d'avenir, porteur de perspectives pour chacun. 
Je soutiens donc Emmanuel Macron pour trois grandes raisons que je vais vous détailler : 
  1. Pour unir ceux qui veulent faire réussir la France 
  2. Pour lutter contre le chômage et la pauvreté 
  3. Pour une société apaisée 

Unir ceux qui veulent faire réussir la France 

La vie politique française se résume souvent à l'opposition entre un gouvernement qui tente d'améliorer les choses et les autres qui tentent de le faire échouer. Le dernier quinquennat a vu cette opposition s'étendre à l'intérieur même du parti au pouvoir. Pendant qu'une caste joue sur scène, la société civile vit sa vie et s'organise à l'écart du politique. Les citoyens comme les entreprises subissent les décisions de l'Etat, en essayant parfois de les influencer selon leurs intérêts propres. Or il est impossible de gouverner un pays comme la France si la parole présidentielle ne trouve aucun écho dans les forces vives de la nation. Il n'y a pas l'Etat d'un côté et la société de l'autre : il y a une France qui doit prendre son avenir en mains. 
Emmanuel Macron a compris cette nécessité. Le 6 avril 2016, lors de la création de son mouvement En Marche, il a commencé par s'adresser à la société civile. Beaucoup ont "signé" pour le soutenir (nous sommes maintenant plus de 200 000). Je salue cet effort de mobilisation, non pas d'un électorat, mais d'une capacité d'action. Dès le 7 avril, plusieurs de mes contacts professionnels m'en ont parlé. Ils m'ont dit que quelque chose se passe, qu'ils se sentent appelés à s'investir pour le pays. Le 8 avril j'ai moi-même annoncé mon soutien à cette démarche. Il n'était alors pas question de campagne présidentielle, même si tous la voyaient se dessiner. La priorité était cette tentative de rassembler les bonnes volontés au-delà des milieux politiques. Emmanuel Macron n'est pas allé démarcher des parlementaires, il s'est entouré de citoyens. 
A cette époque nous soutenions le ministre de l'économie d'un gouvernement rejeté, alors qu'Alain Juppé était donné vainqueur de la présidentielle. Ce qui n'était encore qu'une bulle, une petite organisation avec un grand écho, est devenu quelque chose de plus. En Marche a envoyé ses soutiens à la rencontre des Français. Un grand porte-à-porte devait réunir 10 000 témoignages sur lesquels fonder un projet pour la France. Cet objectif a été atteint. Le mouvement n'était plus une bulle, mais le germe d'un renouvellement politique majeur. 
A partir de ces témoignages, Emmanuel Macron et son équipe ont formulé un projet, raconté dans le livre "Révolution". Plutôt que demander aux électeurs de lui confier le pouvoir, il a proposé aux citoyens une vision de l'avenir. Plutôt que mettre en avant sa personne, il a dessiné un but à poursuivre ensemble. J'ai apprécié cette approche, confirmée sur TF1 lorsqu'il a quitté le gouvernement mardi 30 août 2016. 
A partir de ce socle, Emmanuel Macron s'est entouré de personnalités reconnues de droite, de gauche, du centre ou non-partisanes. J'ai retenu Jean Pisani-Ferry, ancien directeur de France Stratégie, et Jean-Paul Delevoye, ancien président du Conseil Economique, Social et Environnemental. Avant leur ralliement, j'appréciais déjà la justesse de leur analyse à propos de la société française. Savoir qu'ils ont œuvré à la rédaction du programme est pour moi un gage de crédibilité et de sérieux du mouvement. Les soutiens politiques ont ensuite afflué, celui de François Bayrou a bien sûr été remarquable. En arriver à compter s'ils sont plus nombreux issus de la droite ou de la gauche confirme qu'un mur est tombé.

Autour Emmanuel Macron, je vois des femmes et des hommes de grande qualité s'unir à travers toute la société française, pour faire réussir la France. Ce qui les séparait hier existe toujours, mais ce qui les rassemble est devenu plus fort. J'en rêvais depuis des années, c'est l'objet de mon engagement politique. Il a fallu un an, le talent d'un homme et des circonstances inattendues pour que cela devienne possible. 

Lutter contre le chômage et la pauvreté 

J'aurais sans doute dû commencer par ce point tant il est crucial. Mais je suis convaincu qu'il faut être avant de faire. 
Il y a en France 3,5 millions de chômeurs de catégorie A. 5,5 millions si nous étendons ce chiffre aux catégories B et C. Ce serait sans doute beaucoup plus si l'on comptait ceux qui ont renoncé au travail après de longues et infructueuses recherches. Ce décompte couvre une réalité difficile qui épargne peu de nous : la crainte du déclassement, la difficulté pour les jeunes diplômés à trouver un emploi, le désœuvrement qui touche des générations et des quartiers entiers, la fragilité de ceux qui ont tout juste de quoi vivre. 
Tandis que la droite culpabilise la misère, la gauche l'instrumentalise. D'une part on accuse les plus faibles d'être responsables de nos déficits, de nos dettes, on les traite d'assistés et on promet de couper dans leur protection. L'amalgame entre le pauvre, le délinquant et l'immigré est alors vite fait. De l'autre part, on fait des promesses intenables, basées sur des solutions imaginaires et destructrices. On prétend qu'il y a un coupable, un crime organisé des puissants pour plonger les Français dans la misère. Qui est le puissant ? Où est la limite entre les bons et les méchants ? Toujours un peu au-dessus de la situation de chaque électeur. 
Je rejette ces simplifications, le chômage de masse est un gigantesque échec collectif, nous en sommes tous responsables. Il y a en France 5,5 millions de personnes à qui l'ont dit "restez chez vous, nous n'avons pas besoin de vous". C'est une folie humaine, économique et sociale. La grandeur de l'être humain et de toujours trouver comment faire de bonnes choses avec sa tête et ses mains. La richesse (vilain mot pour certains), ce sont nos logements, notre nourriture, nos livres, nos films, nos parcs. Je ne peux pas admettre que des millions de personnes n'aient rien de bon à apporter au monde. Vouloir diviser le travail pour faire exactement pareil avec 5,5 millions de travailleurs de plus, c'est répartir la misère, rien de plus. 
L'approche d'Emmanuel Macron, c'est de mettre en œuvre le maximum pour libérer la capacité de créer des Français. Une série de mesures combinées permettront de faire entrer notre modèle sociale dans l'ère entrepreneuriale. 
  • Financer le chômage et les retraites à partir de tous les revenus (y compris ceux du capital) avec la CSG plutôt qu'à partir du seul emploi salarié. Dans le système actuel, on taxe ce qui nous manque pour financer ce qui déborde. Cette mesure permet notamment d'améliorer le pouvoir d'achat au SMIC sans alourdir la note pour l'employeur. 
  • Renforcer la protection des personnes avec un droit aux allocations chômage pour les démissionnaires et les entrepreneurs. 
  • Réorienter les budgets de formation professionnelle vers ceux qui en ont le plus besoin, en particulier les chômeurs. 
  • Développer la formation en alternance en associant les branches professionnelle pour mieux préparer leurs salariés de demain. 
  • Permettre une plus grande flexibilité dans l'organisation des entreprises, sous condition d'un accord entre partenaires sociaux. Sur ce point je veux souligner l'importance de garder les 35h comme référence légale. Si aucun accord n'est passé dans une entreprise, c'est cette norme qui s'appliquera. Cela évite que les employeurs passent en force. Avec un accord, salariés et employeurs peuvent décider ensemble de la meilleure manière de faire grandir leur entreprise, car c'est d'elle que découle le revenu des uns et des autres. 

Je vois bien d'autres points dans le programme d'En Marche qui nous emmènent dans le bon sens sur l'éducation, l'environnement, la lutte contre l'évasion fiscale. Ils s'inscrivent tous dans une stratégie globale de transformation de notre système économique et social. Il s'agit de donner à chacun les outils pour réussir dans une société qui a profondément changé depuis les 30 glorieuses (années 50, 60, 70). 

Apaiser la société 

J'entends des gens accuser Emmanuel Macron d'être un banquier. Comme si c'était une insulte, comme si cette profession était l'unique responsable de tous nos problèmes. Il y aurait des femmes et des hommes qui ont moins de valeur que les autres en raison de leur parcours professionnel. C'est un reflet de l'état moral déplorable de la France. 

Alors que j'entends de toutes parts la recherche active de coupables, Emmanuel Macron cherche des solutions. On accuse ici "la finance", là les assistés, ailleurs les étrangers et souvent l'Europe de tous nos problèmes. On accuse les religions d'une violence pourtant cultivée sur notre sol, nourrie par les rancœurs et le rejet d'une société dont on se sent rejeté. La chemin vers le terrorisme passe par la délinquance, une secte de fanatique exploite et exacerbe une violence qui était là avant eux. Ne soyons pas naïfs quant à la menace, mais ne soyons pas hypocrites quant à ses racines. La France fournit aux terroristes un réservoir de jeunes désespérés de trouver un sens à leur vie. Cacher les signes religieux, éviter le débat, faire un tabou de nos questions existentielles n'arrangera rien. 
Au milieu de la haine religieuse et sociale qui s'étend, je considère qu'Emmanuel Macron est le seul candidat de cette présidentielle capable de faire une différence. Il ne rejette pas celui qui a eu des pensées et des propos radicaux, il l'emmène au contraire vers des projets de vie et de paix. Il ne stigmatise personne et accepte qu'on ne pense pas comme lui. Il ne dresse pas les citoyens les uns contre les autres ou contre un ennemi extérieur. 
La responsabilité d'un Président de la République Française, c'est aussi son attitude exemplaire. Notre Président doit accepter qu'on parle de tout, avec tous. Il doit se montrer juste et bienveillant, sans a priori et sans ennemi intime. Il doit inspirer à chacun l'appartenance à un collectif, la participation à un projet qui le dépasse. Il doit donner confiance dans la chance donnée à chacun, quelle que soit son origine sociale. Il doit nous garantir que celui qui travaille dur pourra disposer du fruit de son travail. 

Je considère que la maîtrise d'Emmanuel Macron dans son attitude et ses propos au cours de cette campagne reflètent de réelles qualités humaines. Ce sont les qualités dont la France a besoin. Ce n'est pas d'un orateur d'exception ou d'un vétéran au cuir épais que nous avons besoin. C'est d'un homme calme, déterminé et rassembleur, débordant d'énergie positive parfois, équilibré, mesuré et juste tout le temps. 

Pour ces raisons, je soutiens Emmanuel Macron pour ces élections présidentielles et je continuerai de le soutenir si nous sommes majoritaires le 23 avril et le 7 mai.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire